Faisant pression sur la France pour les ramener chez eux, les femmes qui ont rejoint l’EI organisent une grève de la faim

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PARIS – Dans un appel désespéré au gouvernement français, une dizaine de Françaises qui ont rejoint l’État islamique et qui sont actuellement détenues dans des camps de détention en Syrie ont entamé samedi une grève de la faim, protestant contre le refus du gouvernement de les ramener chez elles pour un procès.

Les femmes font partie des dizaines de mères françaises et de leurs quelque 200 enfants détenus par les forces kurdes depuis au moins deux ans dans des camps sordides, et sont dans un état de flou juridique.

«Nous avons décidé d’arrêter de nous nourrir, quels que soient les risques, jusqu’à ce que nous rencontrions les bonnes personnes pour obtenir des réponses sur notre avenir», a déclaré l’une des femmes dans un message vocal obtenu par le New York Times.

Deux avocats français représentant les femmes ont confirmé la grève de la faim dans un communiqué publié dimanche soir.

Depuis au moins 2019, lorsque l’État islamique a perdu son pied définitif en Syrie, quelque 60000 proches de combattants islamiques, pour la plupart des femmes et des enfants, sont coincés dans des camps de détention fétides et infestés de maladies dirigés par les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie, sans aucune avenir en vue.

La France, ainsi que d’autres pays occidentaux qui ont également des citoyens détenus là-bas, a résisté aux appels des familles et des groupes de défense des droits de rapatrier son peuple, et elle n’a ramené qu’une poignée d’enfants.

Le rapatriement de citoyens partis pour le djihad est depuis longtemps une question sensible en France, un pays encore sous le choc des années d’attentats terroristes islamistes. Mais la grève de la faim, ainsi que les récentes initiatives des législateurs et des citoyens français, peuvent ajouter la pression sur le gouvernement pour qu’il agisse face à une situation qui s’aggrave de jour en jour.

La semaine dernière, les experts des droits de l’homme des Nations Unies ont exhorté 57 États, dont la France, à rapatrier les femmes et les enfants dont le «maintien en détention, pour des raisons obscures» dans les camps «est un sujet de grave préoccupation et compromet la progression de la responsabilité, de la vérité et de la justice.

La France soutient depuis longtemps que les adultes qui ont rejoint l’État islamique, y compris les femmes, devraient être jugés là où ils ont commis leurs crimes: en Syrie et en Irak. Plusieurs hommes ont déjà été jugés et condamnés par des tribunaux irakiens.

Mais juger les femmes s’est avéré jusqu’à présent impossible car leurs crimes potentiels ne sont pas clairs et parce que l’administration kurde qui les détient n’est pas internationalement reconnue. Les forces kurdes qui dirigent les camps ont appelé au rapatriement de tous les étrangers, affirmant qu’ils ne peuvent pas les garder indéfiniment dans une région instable.

Les femmes qui font la grève de la faim disent vouloir être jugées en France.

«Nous sommes là, à attendre, dans des tentes, dans le froid, en hiver», a déclaré un gréviste de la faim dans un message vocal.

Elle a déclaré: «Nous voulons payer notre dette envers la société pour le choix que nous avons fait de venir ici. Mais il est temps que ce cauchemar se termine et que nous rentrions chez nous.

Le New York Times a obtenu plusieurs messages vocaux des femmes mais ne publie pas leurs noms car elles ont reçu des menaces de mort de la part de partisans de l’Etat islamique qui s’opposent à leur désir de retourner en France.

Des pays comme la Russie, l’Ouzbékistan et le Kazakhstan ont chacun rapatrié plus de 100 de leurs citoyens, bien plus que des pays occidentaux où l’opinion publique est fermement opposée à ce que ceux qui sont partis combattre avec l’État islamique soient fermement opposés à leur pays.

Les groupes de défense des droits ont exhorté les gouvernements à au moins ramener à la maison les enfants de leurs citoyens, arguant que les mineurs n’avaient pas choisi d’aller en Syrie et que les avoir élevés dans des camps qui sont devenus des chaudrons de la radicalisation islamiste ne ferait qu’aggraver la situation.

Mais la France a accepté de ne rapatrier les enfants qu’au cas par cas, en donnant la priorité aux orphelins et aux enfants fragiles dont les mères acceptent de les laisser partir. À ce jour, 35 enfants ont été ramenés, dont une fillette de 7 ans souffrant d’une malformation cardiaque qui a été transportée en France pour des soins médicaux d’urgence en avril.

Dans le climat politique français actuel, les rapatriements pourraient s’avérer encore plus compliqués. À l’automne, le pays a été frappé par plusieurs attaques terroristes islamistes qui ont rouvert d’anciennes blessures. Un projet de loi visant à lutter contre l’islamisme devrait obtenir l’approbation finale du Sénat français le mois prochain.

Les familles de parents bloqués dans les camps syriens et les groupes de défense des droits ont depuis longtemps dénoncé ce processus de rapatriement au coup par coup. Dans le nord de la France, la mère d’une Française détenue en Syrie est en grève de la faim depuis le 1er février pour protester contre la politique de la France.

Dans une lettre publique, un législateur français a récemment condamné les conditions des camps et la réticence du gouvernement à agir, qu’il qualifie de «lâcheté politique profondément inhumaine et irresponsable».

«Si, en raison de notre inertie, nous continuons à tolérer le silence coupable du gouvernement», lit-on dans la lettre, «alors nous aurons été les législateurs qui ont laissé mourir des enfants innocents.»

Une porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, qui supervise le processus de rapatriement, n’a pas pu être immédiatement jointe pour commenter.

Marie Dosé et Ludovic Rivière, les avocats des femmes en grève de la faim, ont déclaré dans un communiqué que les femmes ne devraient être jugées qu’en France, et que «depuis plus de deux ans», elles «attendent de payer ce qu’elles ont. Fini. »

Dans l’un des messages vocaux, une femme a déclaré qu’elle avait besoin «d’un coup de main de notre pays maintenant».

Un procès en France, a-t-elle dit, serait «une seconde chance».

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