Dernier rideau? L’industrie riposte alors que les fermetures de Covid paralysent la culture française

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Après des mois de fermetures forcées en raison de la pandémie de Covid, les cinémas, les théâtres et les musées français sont toujours au point mort sans aucune nouvelle quant à la date de leur réouverture, malgré les pétitions et les manifestations de rue organisées par des milliers de professionnels de l’industrie, qui disent que la France est célèbre le secteur de la culture risque de s’effondrer complètement.

Acteurs, danseurs, personnel de musée et autres artistes se sont joints aux appels du syndicat CGT Spectacle jeudi après-midi pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il offre de meilleures garanties pour leur avenir – un an après la crise sanitaire, a démantelé partiellement ou totalement leur carrière.

Une lettre ouverte de plus de 800 professionnels du cinéma, publiée dans Le Monde cette semaine, se plaignait de l’accumulation de longs métrages inédits sur les rayons des distributeurs, en retard car les 2046 cinémas français restaient fermés «contre l’avis» du conseil scientifique du gouvernement. Mesures Covid.

«Chaque semaine de fermetures s’ajoute au désastre qui se déroule», prévient la lettre, adressée au président Emmanuel Macron et signée par des personnalités de l’industrie comme le réalisateur Jacques Audiard, l’actrice et scénariste Valérie Donzelli et l’actrice Léa Seydoux.

« L’avenir de la profession est hypothéqué. Nous pouvons toujours faire la queue pour acheter des baskets ou des glaces, nous pouvons nous entasser dans les supermarchés ou prendre le train, mais nous ne pouvons pas aller au cinéma ou au théâtre. »

‘Embouteillage’ de films
Alors que le travail s’est asséché pour une grande partie de l’industrie du divertissement – notamment les danseurs, les acteurs de théâtre et les musiciens – de nombreux cinéastes, en particulier ceux qui ont les poches profondes, ont poursuivi leurs projets. Ceci malgré les incertitudes sur la distribution.

« Quand nous sortirons de cette crise, il y aura un embouteillage de films qui attendent d’être projetés dans les salles de cinéma », a déclaré le scénariste parisien Hedi Sassi à RFI.

«Mais ce seront les plus gros films qui auront les moyens de payer pour une nouvelle sortie, pour de nouvelles affiches et pour une nouvelle distribution.

«Il va être très difficile pour les petits films d’exister.»

Dans le cadre de la journée nationale d’action de jeudi, les manifestants ont occupé le théâtre de l’Odéon dans le 6ème arrondissement de Paris – un lieu symbolique qui a également été pris d’assaut lors des manifestations de mai 1968, puis de nouveau en 2016. Des marches de rue, quant à elles, ont également eu lieu à Marseille, Bordeaux. , Nice et Strasbourg.

Le secteur de la culture «  le plus touché  »
La création artistique doit être soutenue, insistent les manifestants – tandis que la CGT prévient que le secteur culturel français a été «le service public le plus durablement touché» par les restrictions sanitaires en cours qui n’ont pas de fin en vue.

Le syndicat souhaite voir une augmentation des salaires, une extension du dispositif dit «année blanche» qui accorde une aide financière aux travailleurs indépendants «intermittents» qui rebondissent de projet en projet, et un plan de soutien aux étudiants du secteur culturel.

Sans les «partages et échanges» habituels induits par la création d’œuvres artistiques telles que des pièces de théâtre et des concerts, de précieux liens sociaux et de réseautage se perdent, dit la CGT.

«C’est une catastrophe», déclare Arnaud Seite, propriétaire de la Péniche Marcounet, un bar et une salle de concert amarré sur la Seine.

«Nous avons normalement des concerts toute l’année avec un excellent programme de jazz; les meilleurs musiciens de jazz viennent jouer avec nous, mais nous sommes complètement arrêtés depuis octobre.

Opinions mitigées
S’il est «ennuyeux» de voir d’autres secteurs continuer à faire des affaires alors que le secteur culturel est en difficulté, Seite estime que le gouvernement a réussi à compenser les fermetures forcées par des incitations telles que le chômage partiel.

«C’est très difficile de prendre position… Nous avons des amis musiciens aux États-Unis qui ont dû travailler chez McDonald’s ou chercher des petits boulots parce qu’ils n’ont pas la même aide financière que nous», dit-il.

«Même si ce n’est jamais assez, il y a toujours de l’aide. Nous ne sommes pas les plus mal lotis de France. »

De son côté, la CGT pousse le gouvernement à négocier les conditions d’une éventuelle réouverture des lieux culturels, ce qu’elle déplore, a fait «défaut», et à discuter de la création d’un conseil national des métiers du spectacle vivant.

Il est à craindre que, bien que le secteur culturel français ait boité jusqu’à présent, les plus grands coups se situent plus loin sur la ligne.

« Nous aimerions clarifier quelque chose que le public ne sait pas mais, beaucoup plus sérieusement, que vous ne semblez pas savoir non plus », a déclaré la lettre de l’industrie cinématographique au président Macron.

« Ce n’est pas seulement le cauchemar de 2020. C’est le cauchemar des années à venir. »

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